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“Parfois, Kent Hughes en dit un peu trop à mon goût!”
Audrey Patenaude  

“Parfois, Kent Hughes en dit un peu trop à mon goût!”

Voyez les détails!

Marco Normandin

J'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir avec Chantal Machabée ce weekend dans le câdre du party Maxim du Grand Prix de F1 qui se déroulait à Montréal et y accueillait de nombreuses célébrités, notamment Georges St. Pierre, Jean Pascal ainsi que les joueurs du CH Arber Xhekaj et Rafaël Harvey-Pinard.

Dans un entretien d'une dizaine de minutes, la VP communications hockey du Canadien de Montréal a été très généreuse et a accepté de répondre à toutes les questions.

Voici un résumé de notre rencontre.

Tu es arrivée dans l'organisation du Canadien à un moment très mouvementé. Comment trouves-tu l'ambiance maintenant, quelques années plus tard, par rapport aux partisans?

  • "Jeff Gorton a été engagé le 30 novembre à peu près et moi je suis arrivée avec toute cette nouvelle administration là. Après ça, on a embauché Kent Hughes et on a tous parti ça ensemble en même temps. L'ambiance est très bonne."

Est-ce que tu sens un vent de renouveau alors que les partisans acceptent la reconstruction de l'équipe?

  • "Oui. Je pense que les fans sont extraordinaires parce qu'ils l'acceptent très bien. Les joueurs embarquent là-dedans. D'ailleurs j'en parle souvent à Martin St. Louis et pour lui c'est impératif d'offrir un bon spectacle et la reconstruction de l'équipe ce n'est pas une raison pour ne pas offrir un bon spectacle aux partisans. Les fans le reconnaissent et voient que les joueurs donnent tout ce qu'ils ont. C'est important pour les joueurs et c'est important pour la culture que Martin [St. Louis], Jeff [Gorton] et Kent [Hughes] veulent instaurer."

Maintenant arrivé à l'an 3 de la reconstruction, est-ce que vous sentez une pression supplémentaire pour l'an prochain alors que les gens commencent à parler de plus en plus de séries éliminatoires?

  • "J'appelle pas ça de la pression. Les joueurs veulent évoluer et détestent perdre. C'est pas l'fun les défaites. Les joueurs veulent ça alors y'a pas de pression. On est une équipe jeune qui a du potentiel. On va greffer d'autres excellents jeunes joueurs à cette équipe là et tout le monde est super motivé à offrir un excellent spectacle. Participer aux séries, c'est sûr que c'est un objectif."

Quand tu es arrivée avec l'organisation, on se souviendra que tu avais dit que tu n'étais pas d'accord avec la sélection de Logan Mailloux au repêchage, qui avait été faite sous le règne de la direction précédente. Maintenant, avec tout le travail de l'organisation et du joueur, es-tu satisfaite d'où vous en êtes alors qu'il cogne à la porte de la LNH?

  • "Exact. J'avais dit à l'époque que le Canadien n'aurait pas dû le repêcher parce que Logan [Mailloux] avait demandé d'être exempté du repêchage et ça je trouvais ça louable. Mais j'avais dit dans un même souffle que s'il y avait une équipe capable de redresser la situation et sortir du positif de ça, c'était le Canadien de Montréal. C'est ce que le Canadien a fait. C'est ce que Geoff Molson et France Margaret Bélanger ont fait. Geneviève Paquette a fait un travail phénoménal dans ce dossier. Ils ont pris en charge Logan et lui ne demandait qu'à se racheter. Mais sérieux, j'adore ce kid! Il est sérieux, il fait ce qu'il faut, en plus d'être talentueux. C'est un jeune homme ultra sympathique qui parle bien français et on sent qu'il veut bien faire. Il veut faire une différence. Il tire une leçon de ça et s'il peut aider d'autres gens à ne pas répéter les mêmes erreurs, ça peut être très positif."
“Parfois, Kent Hughes en dit un peu trop à mon goût!”

Tu parlais récemment de l'impact de Cole Caufield et David Savard dans le vestiaire du Canadien. Pourrais-tu élaborer là-dessus?

  • "Cole, c'est un jeune homme extraordinaire. Il est fin, drôle, empathique. Il fait beaucoup de choses que les gens ont pas idée parce qu'il ne veut pas que ce soit public. Il prend beaucoup de temps avec les fans, les enfants et les enfants défavorisés et malades. C'est hallucinant le temps que Cole Caufield peut donner à tout ce monde là puis il ne veut pas de caméras. Il veut faire ça pour les bonnes raisons puis il le fait. Il est sharp, tout le monde l'adore dans l'équipe, tout le monde se moque de lui et il a l'auto-dérision très prononcée et c'est un gars charmant qu'on aime profondément."
  • "David Savard, c'est le roc chez le Canadien de Montréal. David, c'est un vétéran sur qui tout le monde peut compter. J'adore ce gars-là, il est très drôle. Il a l'air super sérieux avec sa barbe et son allure de costaud mais il a un sens de l'humour complètement débile! Il est surprenant et me fait rire aux larmes. C'est vraiment un très grand leader."

On entend beaucoup que le groupe actuel des joueurs du Canadien est exceptionnel. À quel point est-ce le cas?

  • "Ah oui. Écoute, j'ai couvert l'équipe pendant tellement longtemps... Ce sont des jeunes qui montent ensemble. Ils ont été repêchés ensemble. Slaf qui arrive là-dedans qui a 19 ans et qui rit tout le temps. Ils sont tout le temps ensemble. L'esprit d'équipe est extrêmement fort. Ils ont beaucoup de plaisir, ce sont des jeunes talentueux qui ont connu deux années difficiles mais savent que les beaux jours sont en avant et savent qu'ils sont capables d'accomplir de grandes choses. Le plaisir qu'on a, le coaching staff, avec Kent Hughes et Jeff Gorton. C'est agréable, c'est l'fun! L'ambiance est spéciale, je ne me rappelle pas d'avoir vu ça."

Ce qu'on remarque le plus de Kent Hughes c'est à quel point il est direct et semble vouloir être transparent dans les médias.

  • "Ah oui, il dit les vraies choses. Des fois trop à mon goût! [rires] Des fois je lui demande s'il était vraiment obligé d'aller jusque là! Et il me rappelle que c'est ça que je veux. Mais s'il y a des pots cassés, on va les ramasser."

Le fait que, contrairement à la direction précédente, tu encourages les joueurs à garder leur personnalité dans les médias, on sent chez le public le vent de fraîcheur et la différence que ça fait. À quel point c'est un élément important pour toi?

  • "C'est tellement important! Tu sais, je suis devenue journaliste sportif parce que je trippais sur Guy Lafleur et les joueurs étaient très proches des fans. Moi je veux que les fans trippent sur les joueurs. Ils sont tous éduqués et sont nés avec Tik Tok et Instagram, ils sont habitués avec les médias et les fans. Moi je veux que les partisans connaissent ces gars-là parce qu'ils ont des choses à dire. On a Johnathan Kovacevic qui est un ingénieur. On a des gars brillants, Jordan Harris a étudié en finances à l'université. On a des jeunes qui pourraient être des modèles pour les autres."

En terminant, tu as été honorée récemment et a reçu la médaille d'honneur de l'Assemblée Nationale. Qu'est-ce que ce prix représente pour toi?

  • "Je ne m'attendais pas à ça. Tu sais, des honneurs j'en ai pas eu beaucoup dans ma carrière. J'étais très touchée. Là au début je me disais que ça veut dire que je suis vieille et que j'ai beaucoup de carrière! [rires] Mais non, c'est très touchant. C'est quelque chose. Tant mieux si ma passion peut en inspirer d'autres."

Avec la participation de Cimon Asselin.

“Parfois, Kent Hughes en dit un peu trop à mon goût!”