Cinq joueurs de l'équipe Canada 2018 doivent se rendre à la police

Cinq membres de l'équipe mondiale de hockey junior 2018 ont reçu l'ordre de se rendre à la police de London (Ontario) pour faire face à des accusations d'agression sexuelle, rapporte le Globe and Mail, citant des sources anonymes.

Le Globe rapporte que les joueurs, qui n'ont pas encore été inculpés, ont reçu un délai déterminé pour se présenter au quartier général de la police de London.

Il est notable de mentionner que dans les derniers jours, Carter Hart et Dillon Dube qui faisaient parti de l'équipe canadienne, ont quitté leur équipe respective citant des raisons personnelles. Aucun lien officiel n'a été fait mais le timing est curieux.

Voici le rapport du Globe and Mail : 

Cinq membres de l'équipe mondiale de hockey junior 2018 ont été sommés de se rendre à la police de London (Ontario) pour faire face à des accusations d'agression sexuelle, selon deux sources.
Les accusations en cours sont liées à une agression sexuelle collective présumée d'une femme dans une chambre d'hôtel. L'incident s'est produit à la suite d'un gala de collecte de fonds de Hockey Canada en juin 2018, au cours duquel les joueurs ont été honorés pour leur victoire aux championnats du monde juniors.

Les joueurs, qui n'ont pas encore été inculpés, ont reçu un délai déterminé pour se présenter au quartier général de la police de London. selon deux sources ayant connaissance de l'enquête que The Globe ne nomme pas parce qu'elles n'ont pas été autorisées à parler de l'affaire.

Il y a plus d'un an, la police de London a déposé une demande auprès de la Cour de justice de l'Ontario afin d'obtenir l'approbation de diverses mesures d'enquête. Dans ce document de 94 pages, la police déclare avoir des motifs raisonnables de croire que cinq membres de l'équipe de 2018 ont agressé sexuellement une femme dans une chambre d'hôtel. Une première enquête menée par la police londonienne a été clôturée sans inculpation en février 2019.

L'affaire, qui s'est déroulée sur une période de plus de cinq ans, a attiré l'attention du pays, entraînant Hockey Canada dans la controverse et provoquant des audiences parlementaires sur la gouvernance de l'organisation.
En avril 2022, la plaignante, une femme identifiée dans les documents juridiques sous le nom d'EM., a intenté une action en justice contre Hockey Canada, la Ligue canadienne de hockey et huit joueurs anonymes, réclamant 83,55 millions de dollars de dommages-intérêts. Dans sa déclaration, E.M. affirme avoir rencontré certains des joueurs dans un bar après le gala et s'être rendue dans une chambre d'hôtel de London avec l'un d'entre eux, où ils ont eu des relations sexuelles consensuelles.

Toutefois, elle affirme que sept autres membres de l'équipe sont ensuite entrés dans la chambre. Le document indique qu'elle craignait d'être agressée physiquement et qu'à certains moments, elle pleurait et tentait de partir. Elle affirme avoir été "dirigée, manipulée et intimidée pour qu'elle reste, après quoi elle a été soumise à d'autres agressions sexuelles.

Dans sa déclaration, EM. affirme qu'on lui a ordonné de déclarer qu'elle était sobre alors qu'elle était enregistrée sur vidéo. Les allégations n'ont pas été vérifiées par les tribunaux et les avocats représentant certains des joueurs ont nié tout acte répréhensible.
Environ un mois après le dépôt de la plainte, TSN a rapporté que Hockey Canada avait discrètement réglé le procès, ce qui a déclenché une tempête nationale. Face au regain d'attention, la police de London a rouvert l'enquête il y a environ un an et demi.

Le Globe s'est adressé à certains des avocats connus pour représenter les joueurs afin d'obtenir des commentaires.
Dans un courriel, la porte-parole de la police de London, Const. Sandasha Bough s'est refusée à tout commentaire.
"Nous ne sommes pas en mesure de fournir une mise à jour pour le moment. Nous contacterons les médias dès que nous aurons plus d'informations sur cette enquête", a-t-elle écrit.