Les Bruins mettent de la pression à Jeremy Swayman et dévoilent leur offre publiquement

Parfois, certaines négociations de contrat sont plus serrées que d'autres et peuvent laisser des marques.

Par contre, lorsqu'un joueur doit aller se défendre face à son organisation en arbitrage devant un juge indépendant, la relation en souffre à chaque fois.

C'est d'ailleurs rare qu'un joueur reste avec une équipe à long terme après avoir dû passer par le processus d'arbitrage où il entend son DG le dénigrer et le critiquer sur le plus de points possible dans le but de faire réduire au minimum le salaire qui lui sera accordé par l'arbitre qui préside la cause.

On n'a qu'à penser au cas de PK Subban à Montréal et la relation tendue qu'il avait avec la direction suite à son passage en arbitrage ou encore le fameux cas d'arbitrage entre les Islanders de New York et Tommy Salo qui avait vu à l'époque le gardien craquer durant l'audience et se mettre à pleurer tellement l'organisation le dénigrait pour réduire le salaire qui lui serait accordé.

À Boston, c'est exactement ce qu'a vécu le gardien Jeremy Swayman l'été dernier. Ayant le couteau sur la gorge, le DG Don Sweeney n'a eu d'autre choix que de jouer la carte drastique alors qu'il tentait de sauver chaque dollar et a amené son gardien en arbitrage au lieu de négocier une entente à long terme, lui qui était alors agent libre avec restriction.

Au final, l'arbitre lui a accordé un salaire de 3.475 millions de dollars pour la saison. Mais son contrat prendra fin l'été prochain et il n'a rien oublié de ce qui s'est dit à son sujet lors de l'audience.

Après avoir été officiellement invité au Match des Étoiles de la LNH, on a demandé à Swayman quelles étaient ses impressions. Voici ce qu'il avait à dire.

"Après avoir eu à gérer ce que j'ai dû gérer l'été dernier avec le processus d'arbitrage et avoir entendu des choses que jamais un joueur ne devrait entendre, c'est assez spécial de me retrouver dans cette situation!"

- Jeremy Swayman

Ouch. Clairement, il n'a rien oublié et c'est pourquoi les négociations avec les Bruins s'étirent autant et qu'il est maintenant le dernier agent libre avec restriction de la LNH à ne toujours pas avoir de contrat à quelques jours du début de la saison.

La direction des Bruins, qui comprend maintenant qu'elle devra fouiller profond dans les coffres de l'équipe pour satisfaire son gardien numéro un, a tenté de lui mettre de la pression aujourd'hui.

Lors d'un point de presse, le Président de l'équipe, Cam Neely, a dévoilé à mots à peine couverts qu'elle était l'offre sur la table alors qu'il a dit ceci.

Je ne peux pas vous donner les détails de notre offre mais je peux par contre vous dire qu'il a 64 millions de bonnes raisons de se présenter à notre camp d'entraînement.

- Cam Neely

On en comprend donc qu'une offre de contrat de 8 ans d'une valeur de 8 millions de dollars par saison est présentement sur la table mais Swayman exige plus.

On a également annoncé que c'est Joonas Korpisalo qui sera devant le filet de l'équipe pour le premier match de la saison puisque Swayman ne s'est pas encore entraîné avec ses coéquipiers.

On tente visiblement de mettre de la pression sur le camp Swayman, tentant de faire tourner l'opinion populaire.

Quoiqu'il en soit, tout indique qu'il ne fera certainement pas de cadeau dans cette négociation alors que la direction de l'équipe n'a pratiquement aucune marge de manoeuvre sous le plafond salarial.

• Âgé de 25 ans, Jeremy Swayman est un choix de 4e ronde (111e total) en 2017. Jusqu'à présent cette saison, il compile une fiche de 16-3-7 avec une moyenne de buts alloués de 2.30 et un taux d'efficacité de .924 en 27 matchs.

Il sera très intéressant de voir à quel montant les deux parties réussiront à s'entendre.