Éric Chouinard : un rêve du Canadien qui n'est jamais devenu réalité

Éric Chouinard est né le 8 juillet 1980 à Atlanta. Très jeune, il découvre sa passion pour le hockey en regardant jouer son père Guy, qui portait les couleurs des Flames d'Atlanta à sa naissance. Le paternel aura finalement joué huit saisons complètes dans la LNH avec Atlanta, Calgary et Saint-Louis. Le jeune Éric possède de très bonnes habilités et, en 1996, il est sélectionné en 2e ronde - 15e au total - par le Titan Collège Français de Laval lors du repêchage de la LHJMQ.

À 6 pieds 3 pouces, le joueur de centre possède un gabarit qui attire déjà l'attention de plusieurs experts. Après avoir joué une seule rencontre dans la LHJMQ, il apprend qu'il est échangé aux Remparts de Québec. C'est lors de la saison 1997-98 que Chouinard effectue son vrai départ dans la ligue de hockey junior majeur du Québec. Rapidement, il démontre un potentiel énorme et parvient à inscrire son nom constamment sur la feuille de pointage. À la fin de sa première campagne, il termine avec 41 buts et 43 passes pour 84 points en 68 rencontres. En compagnie de l'ailier Simon Gagné, ils forment un des duos les plus dangereux de la ligue. Les Remparts terminent la campagne en tête de la LHJMQ. Malheureusement, l'équipe s'incline en 6 rencontres lors des séries éliminatoires contre l'Océanic de Rimouski en finale de division.

Lors du repêchage de la LNH en 1998, le Canadien de Montréal sélectionne Éric Chouinard en 1e ronde, 16e au total. L'organisation du Tricolore repêche le joueur de centre rêvé qui combine gabarit et talent. 

Pendant la saison 1998-99, le duo Chouinard-Gagné reprend de plus belle sous les ordres du paternel Guy Chouinard. Les attentes étaient élevés et la formation a connu beaucoup de succès pendant la saison. Avec le talentueux gardien de but Maxime Ouellet devant le filet et une défensive énorme, notamment avec le très dur Martin Grenier qui a cumulé 479 minutes de punitions lors de la saison, l'équipe avait tout pour atteindre les grands honneurs. Le jeune joueur Antoine Vermettre disputait sa première saison junior dans la formation des Remparts. Le club avait également dans ses rangs un certain Tommy Bolduc, un dur à cuir qui donnait ses premiers coups de patins dans la LHJMQ mais qui n'avait peur de personne. Lors de la fin de la saison, les Remparts de Québec terminait au premier rang pour une deuxième saison consécutive. Chouinard cumulait un impressionnant dossier de 50 buts et 59 passes pour 109 points tandis que Gagné affichait 50 buts et 70 passes pour 120 points. C'est toutefois lors des séries éliminatoires que les espoirs des partisans de Québec s'effondraient en miettes : l'équipe se faisait montrer la porte de sortie rapidement lors du second tour contre le Titan d'Acadie-Bathurst en 6 matchs. 

Malgré la perte de Simon Gagné, Éric Chouinard retourne disputer une dernière campagne dans la LHJMQ et il connait une saison 1999-00 du tonnerre avec 57 buts et 47 passes pour 104 points en seulement 50 matchs. Pendant la saison, le directeur général de l'équipe Raymond Bolduc effectue une transaction majeur et parvient à faire l'acquisition de l'attaquant Mike Ribeiro des Huskies de Rouyn-Noranda. Ce dernier venait tout juste de surprendre le monde du hockey en revenant dans la LHJMQ alors qu'il avait disputé 19 matchs dans l'uniforme du Canadien de Montréal. Les attentes étaient très hautes mais, malheureusement, les Remparts terminaient au 5e rang de la ligue. De plus, l'équipe se faisait montrer la porte rapidement en séries lors du deuxième tour en 7 matchs contre les Wildcats de Moncton.

Éric Chouinard donne ses premiers coups de patins dans la LNH lors de la saison 2000-01. Toujours installé à Québec, il commence la campagne chez les Citadelles dans la LAH alors qu'il récolte 12 buts et 21 passes en 48 matchs. Le Canadien lui offrira la chance de porter le chandail du grand club à seulement 13 occasions et il obtiendra un but ainsi que trois passes. 

Malgré de bonnes performances avec les Citadelles lors de la saison 2001-02, Chouinard n'obtient aucun rappel avec le grand club. Il termine avec 19 buts et 23 passes pour 42 points en 65 matchs dans la LAH. Une blessure l'empêche toutefois de voir l'action lors du début de la saison 2002-03. Le 29 janvier 2003, le directeur général du Canadien, André Savard, annonce qu'il a transigé son prometteur joueur de centre de 6'3 204 lb aux Flyers de Philadelphie contre un choix de 2e ronde (qui est finalement devenu Maxim Lapierre). Quelques mois plus tard, le 2 juin 2003, le Canadien montrait la porte à Savard. 

Après avoir connu des débuts dans la LNH en montagnes russes, Éric Chouinard espère enfin pouvoir connaître du succès puisqu'à Philadelphie, il va retrouver son ancien coéquipier chez les Remparts, Simon Gagné. Malheureusement, les blessures reviennent hanter Chouinard et il ne pourra disputer que 28 matchs lors de la saison 2002-03. 

Le 17 décembre 2003, moins d'un an après avoir été transigé de Montréal vers Philadelphie, il apprend qu'il est de nouveau échangé et qu'il doit faire ses valises vers le Minnesota. Il retrouve la forme et parvient finalement à disputer 31 matchs en 2003-04. Après un long moment sans être dans l'action, Chouinard peine à retrouver son rythme mais récolte tout de même trois buts et quatre passes. 

L'année suivante, un lock-out annule la saison de la LNH. Le 28 décembre 2005, il apprend qu'il retourne à Philadelphie contre Kiel McLeod. Le malheur s'acharne sur le joueur de centre puisqu'il n'aura disputé que 48 parties dans la LNH de 2003 à 2005 en raison de blessures et du lock-out. Malgré son désir de continuer de croire en ses rêves, Éric Chouinard décide de quitter vers l'Europe au terme de la saison 2005-06. 

En raison de tristes circonstances, nous n'aurons jamais pu avoir la chance de voir tout le talent d'Éric Chouinard dans la LNH. Il faut avouer que sa carrière du côté européen est couronnée de beaucoup de succès. Un gros joueur de centre avec un potentiel énorme qui a fait rêvé l'organisation du Canadien lors du repêchage de 1998. Malheureusement, le rêve ne sera resté qu'un rêve pour le Tricolore.